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Les colons Paddon

Né en 1811 à Portsmouth en Angleterre, le début de la vie de James Paddon est assez flou. On pense généralement qu’il quitta la Marine Royale avec le grade de Midshipman ou aspirant, en Australie.

On le retrouve ensuite en 1840 en Chine, propriétaire du brick Brigand.

C’est en 1841 que le capitaine Paddon entend parler de santal, marchandise très lucrative, recherchée par les Chinois. Il ouvre un comptoir sur Ynieuc, un petit îlot d’Anatom qu’il achète aux indigènes des Nouvelles Hébrides. Il y développe trois activités : le santal, la pêche et la production de trépang et de poisson fumé et un comptoir pour le ravitaillement en eau douce, en vivres et en matériel pour les réparations d’urgence.

Paddon explore l’archipel et installe de nouveaux comptoirs. Mais, atteint de fièvres, il quitte définitivement les Nouvelles Hébrides en 1852 pour un pays plus sain : la Nouvelle Calédonie, conservant ses comptoirs d’Erromango et de Tanna.

Paddon achète l’île Nou à Kuindo, chef de la tribu des Gamba. Il y fait du troc avec les indigènes : du santal, de la nacre, du coprah, des bêches de mer, des écailles de tortue contre des haches, des clous, du tissu et surtout du tabac.

Il fait du commerce avec toutes les îles des mers du Sud, élève du bétail, des chevaux, des moutons et des porcs. Il installe des comptoirs à l’Ile des Pins, sur la côte Est à Canala, Houailou, Hienghène, Balade et Balabio ; sur la côte Ouest à Poum, Koumac, Ouaraï , Saint Vincent.

C’est en découvrant l’installation de Paddon à l’île Nou que Tardy de Montravel décide d’implanter le poste de Port-de-France. Jouissant d’une situation privilégiée proche de la future capitale , Paddon participe à son essor, assure l’approvisionnement en viande fraîche, organise un service postal avec Sydney et aide à l’amélioration des relations avec les chefs indigènes.

Sur les terres de Kuindo, à Païta, Paddon entreprend des essais de culture et introduit du bétail.

En 1855, une déclaration du gouverneur Du Bouzet annule les contrats antérieurs à la prise de possession passés entre les particuliers et les naturels du pays.

Devant compter avec les autorités d’un pays dont il n’est pas ressortissant, Paddon obtient une concession provisoire de cinq ans sur une partie de l’île.

L’île Nou étant destinée à abriter les locaux de la Pénitentiaire, il restitue cette concession aux Domaines contre 40 000 F de dédommagement en 1857.

Le 12 décembre 1858, il obtient, à condition d’une mise en valeur accélérée avec la venue de vingt-deux colons dans les cinq ans, 4 000 hectares de terres à culture à Païta, dans les bassins réunis des deux rivières Karikouié et Katiramona avec une bande de terrain étroite allant jusqu'à la baie de Dumbéa.

Dix-huit colons sur les vingt-deux prévus reçoivent une concession. Le capitaine Paddon se transforme en gentleman farmer et choisit de s’installer sur sa propriété de Païta. Son habitation provisoire s’élève sur la rive gauche de la Karikouié au lieu dit Paddonville.

C’est à l’île Nou qu’il meurt d’une inflammation de poitrine le 13 février 1861, à l’âge de quarante-neuf ans.

Il est enterré le lendemain à Port-de-France au cimetière N’Gou, sur les pentes du Sémaphore actuel. Le 9 avril 1866, ses restes sont, à l’initiative des autorités françaises, transportés en grande pompe, à bord du cotre Marceau, pour être inhumés sur sa propriété de Païta, en présence du Gouverneur Guillain.

Il repose là où ses neveux et ses anciens colons lui ont élevé un monument funéraire.


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